Un audio-guide en pleine nature

Traverser des paysages spectaculaires tout en écoutant les récits des personnes qui y vivent, c’est la proposition originale du Parc naturel de la Vallée du Trient. Les podcasts «Les voix de la goutte d’eau», à la manière d’un audio-guide dans un musée, ont été imaginés par Héline Premand, cheffe de projet du parc de cette région. «Nous voulions réaliser un concept de randonnées autour d’une thématique aquatique. L’eau est le fil rouge de notre parc, on souhaitait la mettre en valeur sous toutes ses formes.» Pour aborder les différentes facettes de cette ressource indispensable, comme la qualité des cours d’eau, les dangers naturels liés à l’eau ou encore l’énergie renouvelable qu’elle produit, Héline Premand a choisi de donner la parole à des spécialistes, mais aussi aux habitants de la région. «Une trentaine de personnes nous ont prêté leurs voix. Avant d’être un projet touristique, il s’agit d’une initiative citoyenne qui a pour but d’améliorer la qualité de vie de la population. La dimension participative était donc indispensable.» 

Les vertigineuses gorges du Dailley 
Parmi les sept balades sonores proposées, l’une d’entre elle invite à découvrir les gorges du Dailley. Le podcast «Les voix de la goutte d’eau» peut être directement téléchargé sur un smartphone. Les différents épisodes, d’une dizaine de minutes chacun, correspondent tous à un point d’intérêt précis du parcours. «Notre objectif consiste à épurer le paysage et d’éviter d’ajouter encore des panneaux didactiques, déjà bien présents», précise Héline Premand.  

Point de départ: les Granges, un petit village aux maisons traditionnelles situé dans le district de Saint-Maurice. Les promeneurs commenceront devant l’hôtel «Balance». Ici, un premier épisode est disponible. En guise d’introduction, le biologiste Adrien Favre rappelle l’importance de la biodiversité aquatique en présentant la piscine naturelle de l’établissement. Appelée aussi étang de natation, la purification de ce plan d’eau est uniquement gérée par des filtres biologiques, soit des plantes. On peut ainsi s’y baigner avec les nénuphars.   

L’itinéraire débute par un chemin forestier, à plat. Il faut compter environ une quinzaine de minutes pour cette partie. L’arrivée aux crêtes, permet d’accéder au deuxième point d’écoute. Les promeneurs pourront écouter les explications de la géomorphologue Chloé Barboux qui raconte les marmites glaciaires. Elle détaille notamment la formation de ces cavités creusées dans la roche.  

Les promeneurs se dirigeront ensuite vers la partie la plus spectaculaire de cette balade: le parcours constitué de passerelles et de quelques 600 marches qui entourent les fameuses gorges. Juste avant de rejoindre la cascade, la station d’écoute suivante invite à découvrir l’histoire touristique du lieu depuis la Cabane des Amis des Granges et du Bioley. C’est à Dominique Fournier, un habitant de la région, que le micro a été tendu. En fonction des saisons, raconte Dominique Fournier, la cascade abondante permet de se rafraîchir directement depuis la passerelle que l’eau éclabousse légèrement.  

Tout en bas des gorges, face à la cascade, on pourra en apprendre davantage sur la production d’électricité obtenue grâce à l’eau avec Julien Derivaz, responsable des aménagements hydroélectriques à Sion. Dans cet épisode, le spécialiste explique notamment comment de l’électricité est produite grâce à la Salanfe, la rivière qu’on peut observer tout au long du parcours. 

Entre attraction touristique et oasis de fraîcheur  
Le parcours, en direction du Vallon de Van, continue par l’ascension des gorges du Dailley pour rejoindre le point suivant, tout en haut de celles-ci. Environ trois heures de marche plus tard, le sommet est atteint. L’épisode à écouter ici est à nouveau assuré par le biologiste Adrien Favre. S’il fait chaud, on pourra profiter de la fraîcheur assurée à la fois par la forêt et la Salanfe, dont l’eau est toujours fraîche. L’espace permet aussi de faire une pause, grâce à une table de pique-nique. Adrien Favre explique comment repérer les fourreaux larvaires des trichoptères, des insectes aquatiques, dans la rivière. Leur présence est la garantie d’une qualité d’eau exceptionnelle.  

«Les éléments à observer sur le terrain permettent aux visiteurs de voir et de ressentir l’itinéraire différemment», résume Héline Premand. Cependant, pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer ou qui ont simplement envie d’une plongée dans la nature depuis chez eux, il est tout à fait possible d’écouter les épisodes à distance.   

Écouter «Les voix de la goutte d’eau» 
Le podcast des sept balades sonores est à retrouver sur le site du parc régional. Une fiche disponible en ligne et dans les différents offices du tourisme de la région permet de scanner un code QR en fonction de l’itinéraire choisi. Les promeneurs peuvent ainsi savoir quels sont les points d’intérêt et les épisodes en lien. Le tracé des parcours peut aussi être téléchargé sur la carte «Swissmobil».