Espaces publics à cinq minutes de chez vous

Julie Riedo

La principale caractéristique de son travail pour la ville d’Yverdon-les-Bains est la diversité. En tant que cheffe du projet «Espaces publics à 5 minutes de chaque Yverdonnois·e», ses tâches sont variées. Elles vont du nouvel agencement d’un site, par exemple avec des bancs, des chaises longues, des parasols ou un terrain de pétanque, au plan directeur des espaces publics pour le futur, en passant par les micros-trottoirs ou les sondages en ligne visant à identifier les besoins de la population, ou encore le réaménagement complet d’un lieu.

Cette architecte de formation mène toutes ces activités dans le cadre d’un projet pilote pour un développement territorial durable encouragé par la Confédération qui soutient des projets jusqu’à 2024.

«Nous voulons améliorer la qualité de vie, et donc la santé, des individus vivant dans les quartiers de la ville. Notamment en encourageant la pratique des activités de plein air. » Ainsi la population urbaine n’a plus systématiquement besoin de se rendre en périphérie urbaine pour se détendre. Ceci est d’autant plus important pour les personnes à mobilité réduite ou celles en charge du «care» qui ont besoin d’une grande proximité avec les installations.

L’urbaniste tient à ce que la ville appartienne à tous. «L’espace public doit être attrayant pour que tout le monde ait envie de passer du temps en plein air.» L’art et les manifestations culturelles doivent contribuer à cette dynamique. La verdure doit être présente sous toutes ses formes: des arbres dans les rues, des surfaces pour jardiner et récolter et des paysages agréables à contempler. Le projet a identifié 150 surfaces qui pourraient être entièrement ou partiellement réaménagées. «Le but est que toutes les personnes qui vivent ou travaillent en ville puissent rejoindre rapidement un lieu de détente qui réponde à leurs besoins.»

Toujours au cœur de l’action

Valentin Brändles

Organiser, coordonner et communiquer – c’est ce qu’aime Valentin Brändle. Chez Stadtgrün Luzern, il réaménage et restructure les espaces verts, entre autres, un nouveau jardin de la biodiversité. «Cet espace montrera à la population comment concevoir des surfaces semi-naturelles», précise-t-il.

Sur 3670 m², le jardin proposera notamment une zone humide, des plates-bandes de plantes sauvages, un minivignoble et un jardin communautaire.

Cet espace vert est un projet commun de Stadtgrün, du service de protection de l’environnement et de la population du quartier: les équipes de Stadtgrün construiront des places en pierres naturelles et des murs en pierres sèches, la pépinière communale certifiée bio fournira les plantes et la population du quartier aidera à les planter.

Valentin Brändle demande des crédits planifie les projets, et coordonne. Il lui tient à cœur d’informer rapidement la population sur les projets envisagés et de l’y associer. À Lucerne, depuis 2019, 46 000 m² d’espaces verts communaux ont été réaménagés de façon semi-naturelle avec des prairies de fleurs sauvages, des tas de pierres et de branches ainsi que des petits plans d’eau. Chaque année, la pépinière communale produit pour son propre usage plus de 180 000 plantes selon des critères biologiques. C’est l’une des raisons pour laquelle la ville s’est vu décerner le label Villeverte Suisse: l’argent en 2017 et l’or en 2022. Valentin Brändle a coordonné le processus de certification.

Une vision pour plus de végétation en ville

Lukas Indermaur

S’engager pour la nature lui paraît indispensable. «À Saint-Gall, nous avons par exemple réussi à protéger un gigantesque chêne commun vieux de 150 ans.» Lui et ses compagnons de lutte ont cependant constaté une raréfaction progressive des arbres à Saint-Gall.

«La municipalité de Saint-Gall, n’a pas de plan directeur concernant la nature en ville, l’adaptation aux changements climatiques et la promotion des espaces ouverts.» C’est pour cela qu’est née la charte écologique « Grünes Gallustal», initiée par le WWF Saint-Gall et encadrée par le cabinet GSI Architekten. Cet ouvrage en 14 volumes révèle le potentiel de verdure à Saint-Gall et comment le concrétiser. «Nous voulons ramener la nature en ville», explique Lukas Indermaur. Il faudrait que les arbres ombragent environ un quart du territoire urbain.

On note la présence de nombreux visuels dans la charte «Grünes Gallustal». La vidéo et les nombreuses photos avant-après doivent donner envie à la population. Et cela semble fonctionner. L’Areal Bach, un lieu de rencontre verdoyant établi, selon une initiative de la population, sur une ancienne friche déserte en est un exemple. Actuellement, le WWF Saint-Gall tente de convaincre les propriétaires privés de l’intérêt d’une végétalisation semi-naturelle.